DECLARATION A L’OCCASION DE LA JOURNEE DE DEUIL ET DE LA FETE NATIONALE

QUEL PAYS VOULONS-NOUS ÊTRE ? SEUL ON NE PEUT PAS SE SAUVER!
DECLARATION A L’OCCASION DE LA JOURNEE DE DEUIL ET DE LA FETE NATIONALE
20-21 JUILLET 2021

En ce jour de deuil national, la Communauté de Sant’Egidio souhaite exprimer sa proximité avec toutes les victimes des inondations sans précédent dans notre pays. En même temps, nous saluons les efforts fournis par les secours et le grand élan de solidarité qui s’est très rapidement manifesté.

Ce jour de deuil, ainsi que la fête nationale de demain, devraient nous faire réfléchir au type de pays et de société que nous voulons être et au chemin que nous voulons prendre au XXIe siècle.

Ce drame se déroule au milieu d’autres tragédies : la grande pandémie qui perturbe fortement la vie sociale depuis un an et demi, mais aussi la tragédie de nombreux réfugiés et migrants. Aussi différents soient-ils, ces défis auxquels notre société est confrontée présentent un schéma similaire. Ce sont des drames qui dépassent les frontières habituelles, qui peuvent potentiellement toucher tout le monde, mais dont les plus vulnérables sont les premières victimes; et la réponse à ces trois problèmes se trouve dans la solidarité et l’innovation créative.

Face au réchauffement climatique, à la crise sanitaire mondiale, aux inégalités planétaires en termes socio-économiques, aux nombreuses guerres et crises, notre pays ne peut agir seul. Les partenariats européens et internationaux sont plus que jamais nécessaires pour relever ces défis.

Les inondations ont touché tous les habitants dans la zone sinistrée, mais surtout les personnes pauvres et vulnérables qui vivent dans des maisons délabrées et n’ont pas de réserves. La pandémie du Coronavirus a touché toute la population, mais surtout les personnes âgées, les handicapés et tous ceux qui vivent dans des structures collectives, où la mort et l’isolement ont frappé durement. Chaque histoire de migration est différente, mais celle des plus vulnérables est la plus tragique. L’action désespérée des sans-papiers à Bruxelles attire l’attention sur la situation difficile de ceux qui ne sont pas autorisés à construire un avenir dans notre pays et qui ne trouvent pas d’écoute.

La réponse à tous ces défis ne peut se trouver que dans une plus grande solidarité. Si la Belgique est un pays où il fait bon vivre pour beaucoup, ce n’est pas seulement grâce à la richesse collective et aux libertés dont nous jouissons ici, mais aussi grâce aux solides réseaux de solidarité que nous avons construits et qui nous permettent de ne laisser personne de côté. C’est cette tradition d’ouverture au monde, de solidarité et d’innovation créative que nous devons réinventer et actualiser en ce XXIe siècle : dans l’adaptation aux conditions climatiques changeantes, dans les nouvelles formes de soins aux personnes âgées, mais aussi dans les nouvelles voies de l’immigration légale. Les réfugiés les plus vulnérables ont besoin de voies légales supplémentaires, telles que les couloirs humanitaires, en plus des programmes de réinstallation ; il est également nécessaire de mettre en place une migration circulaire liée au  travail et les régularisations des sans-papiers déjà intégrés dans notre société ont également un rôle à jouer.

La crise écologique, la crise sanitaire et la crise migratoire le démontrent :  seul on ne peut pas se sauver. Un avenir meilleur se construira si on s’y met tous ensemble, sans perdre de vue personne, en laissant porter le fardeau le plus lourd par les épaules les plus fortes et en soutenant davantage les plus faibles. Sant’Egidio continuera à œuvrer pour un tel pays et pour une telle Europe.

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